jeudi 19 juillet 2018

La mer est grise, et le ciel bas.



La mer est grise, et le ciel bas.
C'est l'heure des clapotis mourant, et des éveils nacrés.
Le parfum des fleurs se mêle à la vase, et le goéland aux sirènes du port.

Il n'y a ici personne, et tu approches les pieds,
De la douce et froide écume qui semble comme t'appeler.
Elle glisse entre tes doigts et caresse ta plante.
Elle fait frémir ton mollet et soulever le talon.


Un vent se lève, plus piquant que l'abeille
Invisible comme la musaraigne.
Il parcours ton échine et fait l'horizon sous un jour nouveau
Il tremble et scintille d'une lueur pâle, quelque chose approche.

Comme un cheval des mers, qui cherche son troupeau,
Ou une tortue céleste qui traverse Orion.

Mais c'est une jeune femme aux yeux océaniques,
Ou célestes, qu'importe.
Sa chevelure tombe sur un miroir parfait,
Comme des algues sur un lit de perles.

Sa main droite tient cette porte onirique,
Et sa main gauche t'invite à y pénétrer.

Que vas-tu y chercher voyageur ?
La gloire, la richesse, le savoir ou l'amour ?

La guérison, l'oubli, l'illusion,
Des blessures nouvelles ?

Tout cela et bien plus !
Le feu et la noyade !
De l'air et de la terre,
Pour construire un vaisseau !
Pour voguer dans les cieux,
Et creuser des sillons !
Irriguer la terre sèche,
Et faire fleurir les pierres !

Guérir l'enfant et tenir sa main.

Pour qu'au chant du rossignol
Il se fende d'un sourire
Qui fasse germer la joie
Dans le cœur du cygne

Et le rire cristallin
De la tendre sirène
Au miroir, au beau miroir
Dont les algues couvrent les perles.

samedi 7 juillet 2018

C'est le son des étoiles
qui craque à la porte
L'odeur des nuages
qui s'infiltre au-dessous
La couleur des sirènes
qui émaillent ma grotte
Et le murmure du sable
qui frôle mon genou


Dans cette nuit aphone
un friselis tempête
Isis danse et trône
et Hâpi son poète
Est comme subjugué
par ses flots incessants
Qui inondent et la Terre
et le Ciel, divinement.

lundi 2 juillet 2018

Aux aurores du monde



Aux aurores du monde dansent les tiges étouffantes des humeurs moiteuses de la rivière.

Son flot gris et brillant appelle à lui les désirs d'épanchements.

Accourent les acouphènes et les phalènes sur nos phalanges tremblantes, et les myosotis sur nos orteils éveillés.

Le pourpre du ciel dit bonjour à la rivière, et son éclat encore diaphane questionne, entre la nuit et le jour toutes choses sont doubles et nous faisons quatre.

Pointe la Soleil et disperse le Lune, c'est la montée vers l'unité jusqu'aux brûlures du midi !

Mais pour l'heure nous sommes nouveaux-nés dans la fraîcheur moite du matin.

La louve dort et le renard humecte ; le lapin zappe avec ses yeux ce monde toujours changeant.
 
Les oiseaux préparent leurs chants et le vent s'apprête à les porter. Les mélopées qui viennent de la nuit pour fertiliser le jour !

Nous marchons sur la pierre qui coupe au milieu de la rivière, mais elle ne nous coupe pas.

Nous franchissons son lit glacial, mais ce lit nous réchauffe.

Nous sautons à l'air qui assèche et qui nous laisse humides.

Entre le jour et la nuit ce qui advient est affaire de choix, car l'ombre et la lumière règnent d'un égal partage.