lundi 27 février 2017

Diversification sexuelle menée par l'adulte

Citation d'une page très intéressante sur le problème de "l'identité sexuelle" :

http://homonormalite.free.fr/probleme_identite.html

C’est ici qu’intervient alors la véritable libération qu’opère Foucault en montrant la non-nécessité de l’aveu, en démontant la mécanique du coming out qui démontre le rôle qu’y joue le pouvoir, alors qu’on pense justement s’en libérer en parlant de ce que l’on est.

C’est cette ironie du sort que dévoile l’auteur à juste titre, et qui nous permet alors de nous libérer de l’obligation de l’aveu. Cependant, il convient de nuancer cette position, car si la psychanalyse (un instrument de pouvoir) nous oblige à nous définir sexuellement selon des catégories dépassées, il n’en reste pas moins que c’est grâce en partie au discours psychanalytique que l’homosexualité a été reconnue comme naturelle, étant donné que la bisexualité, en tant qu’existence virtuelle de désirs pour l’un et l’autre sexe chez tous, est le fait de tous les individus.

De la même façon, l’aveu de notre identité sexuelle sous forme de catégories a permis par exemple l’émergence d’une communauté homosexuelle qui a pu mener des actions politiques pour la reconnaissance de ses droits. Foucault est alors d’accord avec le fait que " l’identité sexuelle a été très utile politiquement ". Mais cette constitution d’une identité communautaire ne doit pas enfermer les individus dans un certaine image de l’homosexuel.

Il faut lire l'ensemble de l'article, cette citation n'étant qu'une note personnelle, un mémo. Les derniers chapitres sur la créativité en matière "sexuelle" sont très intéressants.

Cette idée qu'il serait bon de dissocier "identité" et "sexualité" afin de vivre une vie plus "créative", au prix d'une plus grande difficulté à consolider des points de repères nous permettant de dire à nous-même "qui nous sommes", est très belle.

Mais j'ai envie de dire : avons-nous même besoin de penser en terme de créativité ? N'est-il pas plus libérateur, moins pesant encore, de faire descendre la sexualité de son piédestal pour la situer au même niveau que la plupart de nos pratiques courantes ?

Je veux dire : nous posons-nous des questions de créativité ou, pire, d'identité, lorsque nous regardons la manière dont nous discutons, dont nous courons, embrassons ou mangeons ?

Il est indéniable que nombreux sont les personnes qui investissent considérablement le domaine du "manger", mais beaucoup mangent, et mangent de manière très variée, sans jamais y mettre en jeu leur identité, ni évaluer leur créativité.

Mieux : nombreux sont ceux qui font preuve d'une grande créativité en matière culinaire sans pour autant mal juger ceux qui ont une pratique austère de cette même chose. Je veux dire par là que notre société se satisfait très bien d'une grande diversité de pratiques culinaires, sans que cela, hors situations particulières, ne pose en soi de problèmes ontologiques, politiques ou psychiques.

Est-il possible de placer la sexualité dans le domaine des plaisirs "simples" que nous offrons, nous donnons, et recherchons, sans en attendre nécessairement, à chaque instant, un surcroît de créativité ni une mesure de notre identité ?

On pourrait me reprocher de dévaluer la sexualité, lui faire perdre de sa beauté, de sa grandeur. Je ne pense pas. Je dirais même : au contraire.

En favorisant chez l'enfant la diversification alimentaire menée par lui-même, bien loin de lui faire perdre le sens de la valeur de la nourriture, bien loin de lui faire perdre la notion de ce que c'est que "bien manger", nous lui permettons de ne pas développer un rapport anxiogène à la nourriture et, par là-même, lui donnons les moyens d'entretenir avec elle un rapport sain, personnel, ouvert, potentiellement très créatif, et respectueux.

Je pense qu'il en est de même avec la sexualité chez l'adulte.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire