samedi 24 août 2013

Le voile de Maya

Le bel écrin de porcelaine froissée
Ne pouvait empêcher son pied de percer
Un brusque soubresaut, réveillée
Par l'étouffante chaleur de son corps dénudé

Jamais plus, jamais plus ! dit-elle
Jamais plus, m'entends-tu ? se dit-elle

A l'ectoplasmique salade de la veille
Elle jeta un regard, vermeil.
Se ruant à la porte des mensonges
Elle passa son visage clair à l'éponge

Dehors, dehors, dit-elle
Allez, sors, se dit-elle

La joie du matin clair à l'air parfumé
Emplissait ses poumons d'une fraîcheur renouvelée
Jalouse et désireuse d'être belle à la rivière
A faire envie-rêver les princes jeunes et fiers

Cui-cui les p'tits oiseaux
Flic-floc les gouttes d'eau

Déjà midi.

Trace la route, fait gaffe aux sycomores
Fait circuler ton sang de la vie à la mort.
Le moteur vrombissant élucide tes problèmes
De conscience erronée, capitonnée dans tes peines

Tu étouffes, fais filer la voiture !
Fait tourner le starter, Carbure !

V'là l'voleur de rêve, vl'à les étoiles
Dépêche-toi, dépêche-toi d'prendre ton voile !
Maya ! Grouille, arrive la nuit!
Ton fric, ton âme, ton corps, donne-les lui !

Vas-y ! Prends !
Vas-t-en tuer le temps !

Un triste feu d'artifice terrasse tes pensées,
Quelques éclats de vis, vicieuse, t'es couchée,
Rendors-toi, Maya, rendors-toi
Dans ton bel écrin blanc, vois !

De Saint-Pabu à Brest, le 24 août 2013

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