℟. O, heol meurdezus e Breizh
Pa kanomp neuze an nozvezh
Ent gwir, n'eoket bravoc'h
eget da eured evit ar mor ?
[ Traduction :
Ô, beau soleil de Bretagne
Quand à la veillée montent des chants joyeux
N'est-il rien de plus beau
Que tes noces avec la mer ? ]
Le cul posé sur ce mur qui borde la mer
Retirée, je peux contempler cette étrange terre
Sableuse, aux navires échoués, aux saillies rocheuses
La Bretagne qui ouvre la mer, son amoureuse
℟. O, heol meurdezus e Breizh ...
On y mange, on s'y promène tout le long de ces pierres
Et on y roule sur son bitume, on s'y affaire.
On s'y attend, on pleure, on s'aime sur ce muret,
Ce jubé qui trace la limite d'une mer sacrée.
℟. O, heol meurdezus e Breizh ...
La plage qui est à deux pas, on ne s'y avance pas,
Dans ce désert de sable monte l'encens des embruns.
On entre comme dans un choeur, avec chants et refrains,
Et avec nos prières qui montent avec nos voix
℟. O, heol meurdezus e Breizh ...
Qu'on s'avance un peu plus, voici le Saint du Saint
Nous voici sur le parvis, aux pieds des Mystères.
Aux pieds de cette mer que nous passerons demain,
Quand nous quitterons enfin la terre de nos Pères.
℟. O, heol meurdezus e Breizh ...
N'ayez crainte la Mort n'y puisera pas sa victoire.
La Bretagne, au bout du monde, le sait chaque soir.
Le jour d'après sera de nouveau un matin,
Et nous chanterons d'une voix haute et claire ce refrain :
℟. O, heol meurdezus e Breizh
Pa kanomp neuze an nozvezh
Ent gwir, n'eo ket bravoc'h
eget da eured evit ar mor ?
Jean-Baptiste Bourgoin à Lilia, devant la mer, le 28 août 2013
mercredi 28 août 2013
samedi 24 août 2013
Le voile de Maya
Le bel écrin de porcelaine froissée
Ne pouvait empêcher
son pied de percer
Un brusque soubresaut,
réveillée
Par l'étouffante
chaleur de son corps dénudé
Jamais plus, jamais
plus ! dit-elle
Jamais plus,
m'entends-tu ? se dit-elle
A l'ectoplasmique
salade de la veille
Elle jeta un regard,
vermeil.
Se ruant à la porte
des mensonges
Elle passa son visage
clair à l'éponge
Dehors, dehors,
dit-elle
Allez, sors, se
dit-elle
La joie du matin clair
à l'air parfumé
Emplissait ses poumons
d'une fraîcheur renouvelée
Jalouse et désireuse
d'être belle à la rivière
A faire envie-rêver
les princes jeunes et fiers
Cui-cui les p'tits
oiseaux
Flic-floc les gouttes
d'eau
Déjà midi.
Trace la route, fait
gaffe aux sycomores
Fait circuler ton sang
de la vie à la mort.
Le moteur vrombissant
élucide tes problèmes
De conscience erronée,
capitonnée dans tes peines
Tu étouffes, fais
filer la voiture !
Fait tourner le
starter, Carbure !
V'là l'voleur de rêve,
vl'à les étoiles
Dépêche-toi,
dépêche-toi d'prendre ton voile !
Maya ! Grouille, arrive
la nuit!
Ton fric, ton âme,
ton corps, donne-les lui !
Vas-y ! Prends !
Vas-t-en tuer le temps
!
Un triste feu
d'artifice terrasse tes pensées,
Quelques éclats de
vis, vicieuse, t'es couchée,
Rendors-toi, Maya,
rendors-toi
Dans ton bel écrin
blanc, vois !
De Saint-Pabu à
Brest, le 24 août 2013
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