dimanche 27 janvier 2002

Je ne supporte plus

Chant 4*

Dimanche, neuf heures trente, jour du Seigneur,
Il y a trois mois entre ce parterre de fleurs
Je gazouillais mes rêveries à qui voulait entendre
Je volais trop haut, je ne pouvais que descendre.

Aujourd'hui il fait gris, il pleut, je succombe
Les muses mortes entendent creuser ma tombe
Chez certains, étrangères, pudiques, elles s'enfuient
Chez moi, se lacérant, ravageant, elles crient

Qu'elles se taisent ! Par pitié qu'elles arrêtent !
Petits corps que j'aime, que je chéris...
Qu'elles s'endorment ! Qu'elles se cachent ! Qu'elles se prêtent !
Mais à d'autres, pas à moi, qu'elles fuient...

L'eau tombe, froide, glaciale, sur ma chair
Je tremble, je marche droit, je me perds
Les ruelles se croisent, se mélangent, peu importe
Pour aller à la Mort, l'âme n'a pas besoin d'escorte.

La mort est le seul futur qui me reste
Alors que le passé m'envahit comme la peste
Et m'écrase, me torture du souvenir déchirant
De celle que j'ai aimée, vénérée, tout comme un amant...

Entends-tu ma souffrance toi qui m'as tuée ?
Si tu savais ma chérie à quel point je te hais !
Est-ce que mes larmes brûlent dans tes yeux mon aimée ?
J'ai mal, je suis si seul, tu me manques, tu sais...

Mes muses t'aimaient tant...
Elles te vénéraient, tu étais leur reine
Là, elles baignent dans leur sang
Je ne supporte plus leur peine.


BOURGOIN Jean-Baptiste, 27 janvier 2002

* Je n'ai pas trouvé trace du premier chant ...